Selon l’OMS, le cannabidiol (CBD) ne présenterait pas de risque d’abus : « le CBD ne présente aucun effet indiquant un potentiel abus se transformant en dépendance ».
Le CBD permettrait au contraire de lutter contre les addictions comme le tabac et l’alcool et les stupéfiants tels que le cannabis, la cocaïne, et les opiacés.
L’addiction en général
La US Library of Medicine a publié une recherche menée en 2015, indiquant que le CBD fonctionnerait tel un modulateur de plusieurs circuits neuronaux, jusqu’alors perturbés par une situation de dépendance à long-terme. La molécule permettrait aux « structures de récompense du cerveau de communiquer en l’absence d’endocannabinoïdes naturels ».
Le tabac
Dans le monde, et selon l’OMS, la consommation de tabac concerne 1,1 milliard de personnes (1 humain sur 7 !). Inhalée, la plante tue prématurément la moitié de ceux qui en consomment, et fait 8 millions de morts chaque année.
En France, le tabagisme est « la première cause de mortalité prématurée évitable ». L’année dernière, le tabac a tué environ 66 000 personnes … 50% des fumeurs réguliers meurent prématurément, dont la moitié entre 35 et 69 ans.
Grâce à son action sur le système endocannabinoïde, le CBD apaise l’envie de fumer du tabac, qui est intrinsèquement liée au manque de nicotine.
Dans une étude publiée par le National Library of Medicine en 2013, on peut lire que le CBD a permis aux consommateurs de tabac de réduire leur consommation.
Les chercheurs ont réalisé une expérience sur 24 sujets, consommateurs de tabac, qu’ils ont divisés en deux groupes. Les fumeurs du premier groupe étaient invités à consommer du CBD par vaporisation dès qu’ils avaient envie de fumer. Au second groupe était proposé un placebo contenu là aussi dans un vaporisateur. Les sujets étaient libres d’allumer une cigarette au cours de l’étude.
Une semaine plus tard, l’étude a indiqué une baisse de la consommation de tabac de l’ordre de 40% dans le premier groupe, contrairement au second groupe, au sein duquel aucune réduction de la consommation de tabac n’a été enregistrée.
Le cannabidiol serait également bénéfique dans la lutte contre l’addiction à l’alcool.
L’alcool
L’alcool fait des dégâts considérables sur la santé. Un total de 41.000 décès sont attribuables chaque année à l’alcool, dont 16.000 par cancer, 9.900 décès par maladie cardiovasculaire.
L’alcool perturbe « l’équilibre neurochimique naturel du cerveau, en augmentant le GABA et la dopamine » et « diminue la prévalence des récepteurs CB1 du système endocannabinoïde ».
Pourtant, les français font partie des plus grands consommateurs d’alcool au monde, la France se situant au sixième rang parmi les 34 pays de l’OCDE.
Le cannabidiol encouragerait l’autophagie, un « mécanisme physiologique, intracellulaire, de protection et de recyclage d’éléments cellulaires ».
Au travers de ce rééquilibrage chimique, cela permettrait de protéger les cellules endommagées par l’alcool .
Parmi les symptômes du sevrage alcoolique, on retrouve les tremblements, l’anxiété, une certaine agitation, de la dépression, des nausées et un état de malaise. Le CBD permettrait de soulager de telles conséquences, soutenant l’individu face aux risques de rechute.
A l’instar de l’alcool, le CBD peut aider à lutter contre l’addiction aux stupéfiants.
Lutte contre l’addiction aux stupéfiants
Selon l’OMS, environ 500.000 décès sont attribuables à la consommation de drogues dans le monde.
Le cannabis
En France, « la consommation de cannabis représente 80% de la consommation de l’ensemble des drogues et concerne 3,9 millions de consommateurs, dont 1,2 million de consommateurs réguliers ».
Les consommateurs de cannabis pourraient remplacer leur consommation par des produits à base de CBD (huile, vape, fleurs etc.), substituant ainsi le THC par du cannabidiol.
Cela concernerait néanmoins les consommateurs occasionnels, en raison de l’effet du CBD qui n’est pas un psychotrope et considéré comme moindre comparativement à celui du THC.
Il pourrait donc s’agir d’une alternative intéressante, mais qui resterait insuffisante pour les consommateurs réguliers de cannabis. Des recherches méritent d’être creusées à ce sujet.
Parmi les stupéfiant contre lesquels le CBD permettrait de lutter efficacement contre l’addiction, on retrouve également la cocaïne.
La cocaïne
En 2009, ce sont 16 millions de personnes qui consommaient de la cocaïne à travers le monde, dont 7 millions en Amérique du Nord et 4 millions en Europe. La même année, environ 1,5 milliards de rails étaient sniffés à travers le globe.
L’addiction à cette substance concerne 20% des consommateurs.
Une méta-étude (reprenant un total de 14 recherches étalées sur cinq années) publiée au milieu de l’année dernière, suggère que, conformément aux études précédentes, le CBD permettrait d’atténuer « l’auto-consommation de cocaïne chez les souris ».
Comment ? Les cannabinoïdes tels que le CBD agiraient positivement sur « le circuit de récompense de notre système nerveux ». Ils auraient également une action analogue à celle du pansement, protégeant l’organisme des dégâts causés sur certains organes tels que le foie.
Attention toutefois : les doses administrées devraient être relativement importantes pour être effectives.
Les opioïdes
Plus de 70% des décès attribuables à la consommation de drogue sont liés aux opioïdes, la cause de décès étant dans plus de 30% de ces cas une surdose.
Les opiacés concernent « l’ensemble de substances naturelles ou synthétiques contenues dans le latex (opium), recueillies sur une plante, le pavot. » Les opioïdes désignent quant à eux des molécules synthétiques ayant un effet similaire aux opiacés.
Les opioïdes sont généralement classés en deux catégories ; les « opioïdes faibles (tramadol, codéine, opium, par exemple) et les opioïdes forts (morphine, oxycodone, fentanyl) ».
Selon l’OFDT, l’héroïne est l’opiacé le plus recherché en tant que drogue.
En 2019, une étude publiée par la National Library of Medicine indique les conséquences positives sur les consommateurs d’opioïdes, en ce qu’il permet d’atténuer les symptômes tels que l’envie et l’anxiété, conséquences de la dépendance à la substance.
La molécule aurait également permis de réduire « les mesures physiologiques du rythme cardiaque et des niveaux de cortisol salivaire induites par les substances opioïdes ».
Les recherches méritent d’être approfondies, mais elles sont prometteuses en ce que le CBD pourrait être une alternative ou un complément (selon les résultats des recherches à venir) à la naloxone, dont les effets secondaires sont lourds : comportement agressif, convulsions, douleurs corporelles, diarrhée, rythme cardiaque accéléré etc.
De plus, le CBD permettrait l’activation du récepteur 5HT1-A-Sérotonine (impliqué dans la gestion des humeurs) ainsi que la dopamine (l’hormone du bonheur ou du plaisir) dans le cerveau, ce qui permettrait de soutenir les personnes en état de « manque ».
De telles hormones interviennent lorsqu’on allume une cigarette ou qu’on boit une première gorgée de vin après une longue journée de travail.
De la même manière, le CBD permettrait de libérer de telles hormones, se substituant ainsi aux substances addictives.
Conclusion
Pour ce qui concerne le cannabis en général (et non le cannabidiol), les docteurs Philippe Lucas et Zach Walsh indiquent qu’il serait consommé en tant que « substitut aux médicaments d’ordonnance (63%), en particulier les opioïdes pharmaceutiques (30%), les benzodiazépines (16%) et les antidépresseurs (12%) ».
Ce phénomène est révélateur, d’autant plus que la tendance peut s’inverser : des « patients ont également déclaré avoir remplacé le cannabis par de l’alcool (25%), des cigarettes / tabac (12%) et des drogues illicites (3%) ».
Prudence donc, car les recherches en matière de lutte contre les addictions, pour ce qui concerne le CBD (comme le cannabis) n’en sont qu’à leurs prémices ; elles sont cependant prometteuses et encouragées par l’OMS.