En 2017, le CBD est officiellement considéré comme sans danger dans un rapport de l’OMS – Organisation Mondiale de la Santé. Bien que les recherches n’en soient qu’à leurs débuts, il semblerait que cette molécule issue du plant de cannabis ait de beaux jours devant elle.
La question de savoir ce qu’est le CBD induit la compréhension de ses modes de consommation, de ses bienfaits, de son fonctionnement sur le corps, de son cadre légal, mais également de se mettre dans la peau du consommateur afin de savoir ce qu’il est indispensable de savoir avant de s’en procurer.
L’histoire du CBD
Les premières infusions de cannabis remontent à plusieurs millénaires avant J-C., mais ce n’est qu’en 1940 que le chimiste Roger Adams parvient à isoler le CBD. Dans les années 1960, Raphael Mechoulam comprend quant à lui le fonctionnement du cannabidiol.
Le CBD est une molécule
Le cannabidiol ou CBD est une molécule (C21H30O2) issue de la plante appelée Cannabis sativa L. Sur le plan botanique, notons que le cannabis, le chanvre et la marijuana appartiennent à cette espèce.
Le terme de « chanvre » est utilisé davantage dans l’industrie textile tandis que ceux de « cannabis » et de « marijuana » sont surtout employés pour mettre l’accent sur l’aspect récréatif.
Parmi les cannabinoïde, on retrouve (notamment) le CBD
Les cannabinoïdes sont « un groupe de substances chimiques qui activent les récepteurs cannabinoïdes présents dans le corps humain ». Il existe environ 200 cannabinoïdes, parmi lesquels le CBD, mais également le CBG, le CBN ou le CBC.
A la différence du CBD, le CBG (cannabigérol) serait à l’origine de l’augmentation de l’appétit. Le CBN (cannabinol) aiderait quant à lui à lutter contre l’insomnie tandis que le CBC (cannabichromène) permettrait à lutter contre les douleurs.
Il est important de connaître l’existence des différents cannabinoïdes car la majorité des produits proposés sur le marché à base de cannabidiol contiennent une variété d’entre eux.
CBD et THC : quelle différence ?
Le THC ou delta-9-tétrahydrocannabinol est également un membre de la famille des cannabinoïdes, présent en grande quantité dans les plants de cannabis.
A la différence du THC, le CBD n’a pas d’effet psychoactif ; il n’est donc pas considéré comme un stupéfiant.
Pour l’expliquer autrement, le CBD n’a pas des propriétés de « défonce » à l’instar de celles du THC.
L’avis de l’OMS sur le CBD
En 2017, le comité de l’OMS qui regroupait des experts de la pharmacodépendance, concluait qu’à l’état pur, le CBD « ne semblait pas présenter de potentiel d’abus, ni être nocif pour la santé ».
Le CBD n’est pas addictif, au contraire
En juin 2018, l’OMS publiait un rapport soulignant l’importance des études prometteuses en cours : le CBD aurait des propriétés thérapeutiques permettant de lutter contre l’addiction aux opioïdes mais également aux drogues telles que le cannabis, la cocaïne ou l’héroïne.
Il en va de même pour ce qui concerne l’addiction au tabac : les consommateurs de CBD seraient parvenus à diminuer de 40% leur addiction à la nicotine !
Le CBD n’est pas nocif
Bien que le CBD ne soit pas nocif, il convient de prendre connaissance de certains éléments importants avant de vous en procurer.
Par ailleurs, il va de soi que si vous inhalez le CBD, que ce soit par l’intermédiaire d’une cigarette ou d’une vape électronique, cela présente des risques certains ou potentiels pour votre santé.
Dans le premier cas, des produits chimiques comme le papier consommé pénètrent les poumons et endommagent les cellules nerveuses en passant par le sang. Dans le second cas, l’OMS indique qu’un nombre croissant d’indices concernant la vape électronique pourraient permettre de conclure à un préjudice pour la santé et ainsi faire obstacle à sa commercialisation.
Les modes de consommation du CBD
En dehors de l’inhalation, considérée comme toxique, il existe différents modes de consommation du CBD.
Certains vendeurs proposent du CBD sous forme de gélules, mais attention toutefois : dès lors que le cannabidiol est présenté comme un médicament, sa commercialisation est contraire à la loi car cette molécule ne peut en aucun cas être vendue en tant que tel. Le cannabidiol peut en revanche être présenté sous forme de complément alimentaire.
Aussi, et très souvent, on trouve le CBD sous forme d’huile avec un compte-goutte adapté permettant à l’utilisateur de gérer sa consommation.
Enfin et plus rarement, le CBD est proposé sous forme de crème mais également de suppositoires.
Les bienfaits réels et supposés du CBD
Bien que l’OMS ne recommande pas l’usage du cannabidiol à des fins médicales, l’organisation indique que les « premières données issues d’études réalisées chez l’homme et l’animal » indiquent « que son utilisation pourrait avoir des vertus thérapeutiques ».
Les bienfaits réels
Il existerait donc des bienfaits scientifiquement avérés pour ce qui concerne l’utilisation thérapeutique du CBD. Tel serait le cas, du traitement de l’épilepsie, mais également des personnes atteintes de sclérose en plaque. Le cannabidiol permettrait également de faire ralentir la propagation des cellules cancéreuses.
Les bienfaits supposés
De plus, la molécule conduirait à l’atténuation des symptômes des personnes souffrant de diabète, de bipolarité, et de nombreuses autres maladies, quant à elles plus rares.
Le CBD est également considéré comme un antidouleur, un antistress et pourrait permettre de lutter contre la dépression. Il serait notamment à l’origine de l’amoindrissement des troubles du sommeil, et aiderait les consommateurs à perdre du poids. Il aurait aussi des propriétés permettant de lutter contre l’acné.
Les recherches n’étant qu’aux prémices, il convient de rappeler que desétudes plus approfondies sont nécessaires pour affirmer de telles allégations.
Pour qui le CBD n’est-il pas ?
Le CBD est proscrit pour certains types de consommateurs, comme les femmes enceinte, les enfants (à l’exception de ceux souffrant d’épilepsie), les personnes atteintes de pathologies au niveau du foie, ainsi que celles souffrant de la maladie deParkinson.
Concernant ce dernier syndrome de paralysie agitante, les études seraient contradictoires parce que la consommation de CBD aurait permis à certains patients de voir leurs symptômes diminués.
Le cadre juridique du CBD
Le THC est considéré comme un stupéfiant par l’article R. 5132-86 du code de la santé publique. Par ailleurs, bien qu’il soit communément considéré comme légal, le CBD n’est pas explicitement autorisé par la loi française. Un vide juridique existe autour de cette question que le législateur devrait bientôt venir combler.
Les plants de cannabis doivent contenir un taux de THC inférieur à 0,2%, et non les produits finis mais il se pourrait que cela ne soit bientôt plus le cas, et ce malgré le principe de précaution rappelé par les autorités françaises.
Dans l’affaire C‑663/18 de la CJUE, les juges indiquent que le TFUE ne s’oppose pas à « une réglementation nationale interdisant la commercialisation du CBD légalement produit dans un autre État membre, lorsqu’il est extrait de la plante de cannabis sativa (chanvre) ». Néanmoins l’arrêt précise que « cette réglementation doit être propre à garantir la réalisation de l’objectif de la protection de la santé publique et n’aille pas au-delà de ce qui est nécessaire pour qu’il soit atteint. »
Pour de nombreux spécialistes de la question, et notamment selon le prestigieux cabinet d’avocat GIDE, « cette approche restrictive des autorités françaises [pourrait] être considérée commeallant au-delà de ce qui est nécessaire à l’objectif de protection de la santé publique et contraire au droit de l’Union européenne, notamment au principe de libre circulation des marchandises. »
Ainsi pour certains avocats, les « autorités françaises devraient […] réviser leur réglementation afin d’autoriser un taux de THC inférieur à 0,2% pour ce qui concerne le produit fini et non le plant de cannabis sativa ».
Des effets secondaires qui n’en sont pas ?
Certains consommateurs de CBD ont indiqué des effets indésirables comme la somnolence. Dans la mesure où le cannabidiol est aussi utilisé pour lutter contre l’insomnie, il pourrait s’agir d’un effet désiré.
Le CBD peut également altérer l’appétit, engendrant une diminution de celui-ci, et cela n’est pas surprenant puisque des études seraient parvenues à montrer les vertus du cannabidiol concernant la perte de poids, comme nous l’avons déjà souligné.
L’hypotension, c’est-à-dire une pression artérielle anormalement basse peut également survenir chez certains individus.
Pour ce qui est du système digestif, le CBD permettrait d’atténuer les symptômes des personnes souffrant de la maladie de Crohn, qui atteint le plus souvent « la partie terminale de l’intestin grêle qui relie l’estomac au côlon ». Pourtant, certains consommateurs se sont plaints de troubles gastro-intestinaux et de nausées. Il se pourrait que cela soit lié au mode de consommation puisqu’il est en effet déconseillé – afin d’éviter de telles conséquences potentiellement négatives – de consommer le CBD avec de la nourriture ou de l’inhaler. Il se peut également que les taux de concentration en CBD soient mal ajustés.
Le dosage adapté au profil du consommateur
Certains sites internet (vendeurs ou pas) vous proposeront de réaliser un test dosage, ce qui est évidemment pratique si vous êtes novice.
Le dosage en CBD doit être réalisé en connaissance de cause de votre poids, des bienfaits recherchés (vous relaxer, dormir ou soulager une douleur par exemple), de votre organisme, mais également de votre sexe, qui sont autant de facteurs déterminants dans le choix du taux de concentration en cannabidiol.
Pour une première consommation, il vaut mieux commencer par un faible dosage afin d’habituer votre organisme au cannabidiol : dans le cas d’une huile par exemple, un taux de concentration de 3% ou 5% pour débuter est conseillé.
Le fonctionnement du CBD dans l’organisme
On peut se poser la question de savoir comment ces bienfaits peuvent s’expliquer scientifiquement.
Pour ce qui concerne l’anxiété et la dépression par exemple, le CBD aurait une influence sur le cerveau, et permettrait d’équilibrer le niveau de sérotonine, qui est un neurotransmetteur permettant notamment de réguler l’humeur.
Le système endocannabinoïde (SEC) est un « système de communication composé » notamment « de récepteurs membranaires cannabinoïdes CB1 et CB2 ».
A la différence du THC, le CBD n’activerait pas les récepteurs CB1, responsables de l’augmentation de l’appétit et de l’effet psychoactif.
Il stimulerait en revanche les récepteurs CB2, présents partout dans le corps, ce qui aurait notamment un effet anti-inflammatoire.
Le CBD à spectre complet et l’effet d’entourage
Le CBD à spectre complet (full spectrum) ou à spectre large (broad spectrum) sont les seules « combinaisons » permettant de bénéficier de l’effet d’entourage.
L’effet d’entourage
Il s’agit de l’association des cannabinoïdes entre eux, combinée aux terpènes et aux flavonoïdes, qui permet d’améliorer l’effet du cannabidiol dans l’organisme ainsi que ses bénéfices.
Les terpènes et les flavonoïdes
Les terpènes sont des constituants des cannabinoïdes présents dans une grande variété de plantes. Parmi eux, on retrouve entre autres le limonène, le myrcène, le pinène, le linalol, ou encore l’humulène, chacun présentant des bienfaits particuliers. Par exemple, le limonène augmenterait la concentration et le pinène serait idéal pour lutter contre l’asthme.
Les flavonoïdes sont également des composés présents dans les végétaux. Ce ne sont pas moins de 4.000 variétés qui existent, regroupées en différents groupes : la quercétine, les flavonones, les catéchines et les anthocyanines. Anti-oxydant et anti-UV, les flavonoïdes contribuent à donner du goût aux aliments.
Ne soyez donc pas surpris la prochaine fois que vous désirez vous procurer du CBD : nombreux sont les produits contenant des terpènes ou des flavonoïdes et les explications à leur sujet ne sont pas nécessairement fournies.
Ce qu’il faut savoir avant de se procurer du CBD en ligne
Après avoir pris connaissance des différents modes de consommation du CBD, ainsi que des dosages appropriés, il est nécessaire de connaître certains incontournables avant de se procurer du cannabidiol.
Il est en effet recommandé de consulter les résultats d’analyse réalisés par les laboratoires, de lire les composants éventuellement ajoutés qui sont indiqués sur l’étiquette, de vérifier la traçabilité des produits ainsi que la méthode d’extraction de la matière première et d’étudier le tarif proposé ainsi que la réputation du vendeur.
Les contrôles réguliers opérés par des laboratoires indépendants
Les produits proposés à la vente à base de CBD doivent faire l’objet de contrôles réguliers relativement à leurs taux de concentration.
Par exemple, le taux de THC doit être inférieur à 0,2%. Bien que la législation impose un tel niveau de concentration pour ce qui concerne le plant et non le produit fini, il faut savoir que dans la pratique, celui-ci concernera presque toujours le produit fini.
Les laboratoires permettent également de procéder au contrôle des taux en CBD et autres composants éventuels, qui doivent être conformes à ce qui est indiqué sur l’emballage.
De plus, de tels laboratoires doivent être indépendants et bénéficier d’un agrément délivré par l’ISO (international organization for standirzation) pour avoir le droit d’exercice.
Le plus souvent, ces résultats sont publiés en ligne, mais n’oubliez pas de vérifier la date de réalisation du test en laboratoire et non celle relative à sa publication.
Attention à l’étiquette
Il convient d’être vigilent quant aux composants du produit commercialisé à base de CBD.
Certains « ingrédients » peuvent être ajoutés au CBD sans que cela ne corresponde à votre profil. Par exemple, un produit à base de cannabidiol comprenant de la mélatonine est à proscrire si vous n’êtes pas insomniaque.
Connaître l’origine des produits
Il convient également de préférer un vendeur capable de communiquer sur la traçabilité de son produit, c’est-à-dire l’origine de sa matière première ainsi que son acheminement. Il est préférable de choisir des lieux de production français voire européens afin de pouvoir disposer de moyens d’action en cas de piètre qualité.
Le mieux reste évidemment de privilégier un vendeur qui est également producteur, mais de tels cas de figure sont extrêmement rares dans les faits.
Dans l’idéal, les produits doivent être garantis sans métaux lourds, ni OGM, issus d’une agriculture biologique ou éco-responsable.
La méthode d’extraction au CO2
Le vendeur devra également être en mesure de vous expliquer la méthode d’extraction utilisée pour le CBD, sachant que l’extraction « hypercritique » à base de C02 permettant d’isoler les cannabinoïdes est une technique moderne,innovante, sûre et efficace bien que coûteuse.
L’idéal est de préférer une entreprise qui s’enorgueillit de ce type d’extraction sur son site internet, au lieu de celles usant de méthodes plus traditionnelles et potentiellement dangereuses pour la santé.
Le prix et la réputation
Lors de votre achat, il convient de trouver un juste prix, ce qui n’est pas toujours facile. Il est également préférable de se méfier des prix trop bas et de questionner un tarif élevé, de savoir si celui-ci est fixé conformément à une qualité effectivement supérieure.
La réputation de l’entreprise, ainsi que les avis clients laissés sur des sites fiables tels que Trustpilot sont également importants et doivent attirer l’attention du consommateur dans son étude de marché.